Architecture

La Bâtisse dite "La Baume" ou "Mazières", est datée du XVe siècle (environ 1489). De plan rectangulaire, elle comprend des fenêtres Renaissance, croisées à meneaux. La tour polygonale attenante au château sur la façade sud, rappelle la vocation défensive de l'édifice.




  

Cette tour abrite un escalier à vis en pierres, auquel on accède par la porte d'origine, classée aux monuments historiques ; au dessus de laquelle est sculpté un blason énigmatique, représentant deux corps de lions aux têtes de créatures mystérieuses. Le château ayant appartenu à la famille de Saint Ours, il a été émis l'hypothèse qu'il s'agirait de 2 têtes d'ours.

Ce blason fait écho aux armes reproduites sur le linteau de la porte intérieure, menant à la salle du 4ème niveau. Sur les façades sud et nord, l'édifice est percé de fenêtres de style Renaissance ; surmontées d'arcatures.

La partie Centrale comprend la tour d'escalier polygonale avec un porche en arc brisé ; rappelant par sa forme très particulière, le porche de Lanquais (24). Il n'y a pas d'autres porches semblables dans le Périgord. Il s'agirait de l'oeuvre du même artiste. L'escalier hélicoïdal (à vis) ; dont les extrémités centrales des marches sont superposées de manière à former un noyau central ; distribue les 3 étages du château par ses 54 marches, dans la tour percée de fênêtres et de meurtrières.

A son origine, le château possédait un niveau supérieur ; avant d'être baissé d'un étage. Il reste encore les marques de ce niveau aujourd'hui disparu ; que l'on peut voir aux angles du flanc ouest, où se trouve le vestige des deux tours en encorbellement découronnées. C'est sur cette même partie Ouest, que le château a abrité le presbytère à partir du XIXe siècle ; tout en conservant ses appartements privés dans la partie Centrale et la partie Est. La bâtisse compte 21 pièces et 7 cheminées encore toutes fonctionnelles, dont certaines pourraient dater du XIVe siècle.

 

Histoire

Les seigneurs de Bouniagues étaient une branche de l'illustre famille de Solminihac ; (dont le plus ancien de la lignée connu aux archives fût Mathieu de Solminihac 1165-1195).

             
A la fin du XVe, Michelet Stutt, seigneur d'Assay, est à l'origine de la branche de Solminihac en Périgord ; en épousant Jeanne de Solminihac, héritière de la branche de Solminihac. Souhaitant rester sur cette terre périgourdine, il vend à son frère François, la partie de la terre et de la seigneurie d'Assay dont il est propriétaire suite aux successions de ses père et mère. Il abandonnera, à la suite de cette vente, le titre de seigneur d'Assay pour prendre celui de Solminihac. Il s'installera avec son épouse Jeanne à Bouniagues, et auront 3 enfants, qui prendront le nom de "Estut de Solminihac" ; puis "de Solminihac" par les générations suivantes.

     
     1490   
C'est ainsi que durant tout le XVIe et le XVIIe siècle, vont se succéder 6 générations de la famille de Solminihac et constituer la principale lignée des seigneurs de Bouniagues dont : Léon, Charles (Chevalier), Pierre (Capitaine), Isaac, Louis (Capitaine) puis Jean de Solminihac..

     
     1500   
Au XVIIIe siècle, le château passa aux mains de la famille De Saint-Ours ; à la suite du mariage d'une demoiselle de Solminihac (Marie-Charlotte, représentant la 7ème génération de la lignée, fille de Jean de Solminihac) avec un De Saint Ours (Pierre, seigneur de Clermont, écuyer, capitaine de dragons au régiment de Saint-Sarlin), le 17 août 1701. Cette union donna naissance à 3 enfants, dont Henri De Saint Ours en 1703. En 1732, Henri (seigneur de Morin) épousa Marie de Cosson de La Suderie (née en 1711) ; et eûrent 7 enfants dont un fils en 1736, prénommé Pierre.

    1700  
En 1793 - ce même Pierre De Saint Ours, chevalier de l'Ordre royal militaire de Saint Louis, seigneur de Bouniagues, la Baume, la Jaubertie... capitaine au régiment de Beauce, est trahi par un de ses domestiques. Il est bâillonné et garrotté durant son sommeil. Après le pillage du château, les sbires du tribunal Révolutionnaire de Bergerac le mettent avant le jour sur une charrette avec Anne De Sirvain, sa femme, et leurs huit enfants. Ils étaient déjà près de Bergerac quand accoururent les paysans de Bouniagues, armés de fusils de piques et de faux qui les délivrèrent à l'approche du bourg de la Madeleine. Après avoir mis en fuite les agents de la révolution, ils ramenèrent toute la famille De Saint Ours au château de Bouniagues, qu'on n'osa plus y inquiéter.
Pierre de St-Ours décéda en 1804 à l'âge de 68 ans. Le château resta dans la famille, avec son petit-fils Jean-Baptiste et sa petite fille Marthe (frère et soeur, enfants de François de Saint Ours et de Eléonore Pouvereau) jusqu'en 1875.
Jean-Baptiste de Saint-Ours a suivi la même carrière que ses ancêtres, en consacrant sa vie dans l'engagement militaire. Sous-lieutenant au cinquième régiment de hussards, sous Napoléon III, il est fait chevalier de la légion d'honneur par Décret impérial No.12,541 du 12 Août 1861. Puis il sera promu Lieutenant le 20 janvier 1866.


    1790  



En 1875, le maire de Bouniagues, Monsieur Martial Delpit de Castang, acheta le château et rétrocéda 6 des 21 pièces (partie ouest), à la commune de Bouniagues, qui y installa le presbytère.
Pour rappel historique, celui-ci, fût alors l'ancien siège d'un archiprêtre de l'évêché de Sarlat ; qui au XIe siècle, se composait de 59 paroisses.

    1870  
A compter des années 30, la famille Delpit quitta le château pour s'installer dans le campagne bouniaguaise.
Durant la seconde guerre mondiale, plusieurs familles de la région étaient logées dans les appartements du château par la famille Delpit. Le curé du village vivait dans la partie presbytère.

    1930  
En 1948, la porte renaissance, située sur la tour extérieure, est inscrite et classée aux Monuments Historiques de France, par arrêté du 27 janvier 1948 ; sous la référence PA00082390. De ce fait, la bâtisse est protégée et se doit de conserver son authenticité.
 
    1950  
Durant les dernières décennies, le presbytère fût lieu de catéchèse pour de nombreux bouniaguais et bouniaguaises ; avant que ce dernier ne redevienne une propriété privée à la fin des années 70.

    1960  
Dans les années 80, la famille Chomiack rachète le château pour effectuer les premiers travaux de restauration, dans le respect des matériaux et techniques utilisés à l'époque.

    1980    
Aujourd'hui, propriété privée des Grellety-Capelle, dans son intégralité, le château et son ancien presbytère ont conservé leur histoire, leur authenticité et leur charme ; par la volonté des propriétaires ; en poursuivant d'importants travaux de rénovation ; et en ouvrant au public certaines parties de château (niveau I, II, III et IV) ; dans le cadre de locations de prestige pour un week-end ou un séjour.
En référence aux deux des plus anciennes familles ayant occupé les lieux ; les propriétaires ont baptisé 2 des 4 parties ouest du château, par les noms de "Seigneurie de Solminihac" (au niveau I) et Seigneurie de Saint Ours (au niveau II).
    2010  
 
 

Origine & Situation

L'origine du nom "Bouniagues" viendrait du latin "bonne aquae" qui signifie "bonnes eaux". Autrefois, on fabriquait dans ce petit village, des tuiles et des briques. Les activités principales aujourd'hui sont agricoles avec les céréales, la viticulture et la pruniculture.

La commune de Bouniagues est située dans le département de la Dordogne en Périgord Pourpre. Ses habitants sont appelés les Bouniaguais et les Bouniaguaises. Le village est implanté sur la RN21 à 12 km au sud de Bergerac, à 9 km d'Issigeac, à 5 km de Monbazillac et 14 km de Castillonnès. D'une superficie de 862 ha, elle regroupe les hameaux du Mas, de Mondonnet et compte 570 habitants, avec un densité de 66,1 habitants par km2. Entouré par les communes de Saint-Cernin-de-Labarde, Ribagnac et Sadillac, le Ruisseau des Bois est le principal cours d'eau qui traverse la commune de Bouniagues.

  

 
  • © Château de Bouniagues
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